Tarcienne

Le village de TARCIENNE

Tarcienne, village de 2092 habitants et de près de 926 ha de superficie est scindé en deux par la Nationale 5. Le centre du village, le vieux bourg est plutôt décentré. Entre les deux, il n’y a pratiquement pas de jonction habitée, si ce n’est le quartier du Try des marais. Le quartier du Lumsonry a été établi sur un terrain fort marécageux.

A vrai dire, Tarcienne n’est qu’une vaste plaine : seuls l’église et le château émergent d’un paysage presque plat. Il est traversé par le ruisseau de l’Auguette.
Tarcienne est surtout un village agricole. Du minerai de fer y a été extrait au 19ème siècle.

L’histoire de Tarcienne n’est connue que par bribes et morceaux car les documents historiques et archéologiques font défaut, notamment avant le 13ème siècle.
En 1228, suite à un accord conclu entre eux, Lambert de Tarcienne et ses frères, ainsi que le prieuré d’Oignies se partagent les terres.
On suppose que Tarcienne fit partie de la seigneurie de Thy-le-Château, sise dans le comté de Namur.

On trouve des traces de propriétaires, sans précisions :

  • Ferdinand- François de Croy
  • En 1672 : Charles-Ignace de Colins, par achat ;
  • En 1741, retour aux de Colins, à la suite d’une hypothèque.

Le hameau d’Ahérée dépendait de la cour féodale de Morialmé, donc de la principauté de Liège. Par contre Ahérée relevait de la paroisse de Tarcienne en matière de culte. Au 16ème siècle, Ahérée possédait une chapelle mais le registre des tailles n’y mentionne qu’une vingtaine de contribuables pour 1790. La limite entre Ahérée et Tarcienne se situe approximativement à l’endroit où le Ry d’Aujette commence à longer la rue Ahérée. La ferme Ahérée, siège de la seigneurie, comprend actuellement des appartements de standing. Le hameau fut rattaché à Tarcienne le 6 août 1809.

A découvrir…

Le château

En 2000, le château était en bien piteux état, perdu dans une végétation envahissante. Heureusement, cette demeure exceptionnelle, non classée, du 17ème siècle a été tirée de l’abandon par la famille Roosens actuels occupants.

L’étang, peut-être un vestige d’anciennes douves, a été curé, les toitures ont été recouvertes d’ardoises au lieu des éternits, le parc de 7 ha a été aménagé, le tout entouré d’un grillage remis à neuf. A noter que le château ne se visite pas.

En 1672, les sources font état de la création d’une seigneurie en faveur de Charles-Ignace de Colins. 1674, gravé sur une plaque placée au-dessus du portail du châtelet d’entrée, serait l’année du début de sa construction par  “un amoureux du Moyen-Âge”, à l’image d’un château fort de campagne.
Il ne subsiste que peu de traces au sujet des occupants successifs des lieux pendant 200 ans. La famille Heurion arriva à Tarcienne au 19ème siècle. Suite à un héritage, on note l’arrivée des Ducoffre vers 1865. Catherine Guyaux devint propriétaire en 1880. Le château cesse d’être habité au décès de madame Charles Heurion en 1958.

« … Placé sur une légère butte, le château se compose de 2 niveaux sur caves et six travées de fenêtres à croisée ou à traverse, sous une bâtière imposante à croupe et coyau. Des adjonctions datant de la fin du 19ème siècle abîment la résidence, inscrite à l’ouest ; cette façade est animée par 2 tours rondes engagées. L’une d’elles abrite une chapelle. Le meilleur morceau est à l’ouest. Là, on peut voir une élévation en pierre calcaire à peine percée de quelques meurtrières. Cette façade s’étire sur plusieurs dizaines de mètres. Elle est scindée par des tours engagées et le châtelet défensif. Cet avant-corps fait penser à celui de Corroy, mais ici point de pont. »

L’Eglise

Avant 1348, la juridiction pastorale était assurée par le curé de Gerpinnes. 1603 voit l’érection d’une paroisse propre au village et dédiée à Saint-Martin.

L’édifice néo-roman en pierres calcaires serait de 1890 d’après une indication sur le tympan du portail. Il est entouré par le mur d’enceinte de l’ancien cimetière et de quelques fermes en longs et maisons des 18ème et 19ème siècles en moellons de calcaire, bâtiments souvent remaniés par la suite.
Un culte spécial y est rendu en faveur de Saint-Fiacre, patron des jardiniers. Saint-Fiacre était un disciple de Saint-Faron, évêque de Meaux, en France. Celui-ci accorda à Fiacre un terrain sur lequel vécut en ermite, y cultivant son jardin dont il distribuait les produits aux pauvres. Le lieu où il vivait devint le village de Breuil. Il fut invoqué pour les maux de ventre et la dysenterie.
Le curé de Tarcienne, l’abbé Du Jardin, souffrant semble-t-il de ces maux, se rendit en pèlerinage à Breuil d’où il ramena une relique du Saint. Il la fit placer dans un reliquaire encore considéré à Tarcienne, sur lequel on peut lire « Du Jardin pastor dédit 1675 ».
C’est depuis cette époque qu’un culte est rendu à Saint-Fiacre à Tarcienne.

La ferme de la Tour- rue Sainte-Rolende


C’est un ensemble en moellons de calcaires et briques chaulés dont la construction s’échelonne du 17ème et 19ème siècles, avec un donjon médiéval (peut-être de 1380) englobé dans la masse du logis, où le nom d’un ancien maître est encore visible : Johan de Tarsinez (peut-être a-t-il donné son nom à Tarcienne ?) . Certains murs de la tour ont 2 m d’épaisseur !

La ferme d’Ahérée- rue des Acquois


C’est l’ancien siège d’une seigneurie liégeoise. Ce quadrilatère avec logis en briques et pierres bleues est du 18ème siècle. Sur le linteau de la porte on peut lire les dates 1715-1727.

Le cimetière militaire


Le long de la N5, à l’orée du bois de Louvroy dans un lieu propice au recueillement reposent presque côte à côte 394 soldats français et 178 allemands tombés dans la région durant la 1ère guerre mondiale.

Les combats ont été âpres autour de Tarcienne les 23 et 24 août 1914, opposant les 37 et 38ème brigades de la 19ème division Xème corps allemands et les 3ème corps et 4ème zouaves français. Le prince Friedrich von Sachsen-Meiningen y fut tué le 23 août 1914.
Cinq habitants y trouvèrent la mort, 32 maisons furent incendiées. Le nombre de victimes aurait pu être plus conséquent si beaucoup de villageois n’avaient fui la zone de combats.

La marche Saint-Fiacre


Le 1er dimanche de mai. Créée en 1856, elle participe à la procession en l’honneur de Saint-Fiacre.

Sources :
LIEVENS P., Si Tarcienne nous était conté…, in Le point virgule, Centre culturel de Walcourt, 1er avril 2003.
PINTON V., Walcourt voici 200 ans, Ahérée intégrait Tarcienne, Vers l’Avenir, le 6 août 2009