Berzée
Le village de Berzée
Le village de Berzée
Le village de Berzée est traversé par l’Eau d’Heure et par la ligne de chemin de fer Charleroi-Couvin. Il compte 815 habitants.
L’origine de Berzée, est très difficile à établir: Plusieurs sources étymologiques ont été exploitées, notamment par Albert Carnoy et Herbillon, et qui semble être la plus plausible.Selon eux, ce nom vient des propriétés (suffixe-iacas) dérivé de Berico anthroponyme gaulois ou du celtique Berticus.Selon Carnoy seul, cela pourrait être également dérivé de l’hypocoristique germanique Berthso, ou de Bircius, gentilice romain. Une dernière hypothèse moins sûre donnerait comme origine une bergerie » Berbiciacum » dérivé du latin vulg. Berbex.
Une autre version, un peu plus fantaisiste donnée par Mr. Debin, ancien curé de Berzée, mais tout aussi plausible nous dit que » Zée » signifierait étendue d’eau quant à la syllabe » Ber » cela signifie ( ours ) car on a retrouvé de très nombreux ossements d’ours lorsque l’on a établi la distribution d’eau.
Enfin, on peut encore donner comme étymologie de Berzée selon le pasteur » Zée » signifiant étendue d’eau, quant à » Ber » il signifierait » Baron » car on peut supposer que dans le Moyen-Age, un puissant Baron dominait l’étendue d’eau plus ou moins asséchée qui emplissait la vallée habitée par les serfs.
Les origines…
Berzée a très probablement été habitée dès les 1ères années de notre ère. Différents vestiges (silex, grattoirs,…) furent retrouvés. Dans la région, différentes fouilles au 19ème siècle ont notamment mis au jour des ossements humains calcinés et des poteries.
Le cimetière des « villées » à Berzée fût également fouillé par la société archéologique de Charleroi. Près de sept cents tombes de l’époque romaine furent retrouvées ce qui en fait la plus importante nécropole de la Région. Furent déterrés près de 2000 vases, 320 monnaies de bronze, ainsi que des fibules et anneaux. Des briques et autres objets ont d’ailleurs été retrouvés dans la région, notamment à Gourdinne, Pry, Laneffe, Rognée et Chastrès. Il faut savoir qu’un « Diverticulum » (chemin de moindre importance point de vue stratégique et économique) reliait autrefois Berzée à la chaussée Bavai-Trèves. Il quittait la route principale à Rognée, enjambait l’Eau d’heure à Berzée, se dirigeait vers Thy-le-Château, Gourdinne, Somzée, Villers-poterie, Gougnies, traversait la Sambre pour aboutir à Temploux et rejoindre une autre chaussée importante. On trouve trace de ce Diverticulum à Thy-le-Château comme l’atteste un petit tronçon qui n’est autre que la route de Namur. Des « Villas » ou fermes de l’époque impériale romaine étaient construites le long des grandes chaussées et permettent de conclure à l’existence d’habitations romaines sur le territoire.
A découvrir… Le château de Trazegnies
Le château fut alternativement occupé et délaissé par ses seigneurs et propriétaires.
Du 1er au 15ème siècle, les Berzéens possédaient cette terre comme seigneurie principale et ils construisirent sans doute le donjon et les tours reliées par des courtines, entourées de douves actuellement asséchées mais toujours visibles, ainsi que d’autres bâtiments dont on ne retrouve plus trace aujourd’hui.
A partir du 15ème siècle, les Oultremont et le Berlo délaissèrent Berzée et par la suite le château fut abîmé par les guerres de l’Entre-Sambre -et-Meuse. Pendant près de 75 années, il resta à l’état de ruine et servit d’abris aux corbeaux et oiseaux de nuit.
Au début du 17ème siècle, Charles de Namur en fit sa principale résidence et entreprit d’importants travaux, fit réédifier l’antique manoir féodal. Quatre générations de Namur y vécurent. Le château neuf fut construit en long, du nord au sud : les façades est et ouest du château furent construites en briques et celle du nord et du sud en pierres. Le donjon et les tours furent restaurés.
Après vint la famille des Trazegnies qui ne modifia en rien l’état du château.
Actuellement, le château-ferme de Trazegnies, un bel ensemble du 17ème siècle, est un monument classé par Arrêté royal du 4 octobre 1974.
Près du château, se trouvait une exploitation agricole. Les bâtiments de la ferme tels que nous les connaissons ont été édifiés en 2 étapes : les dépendances durant le premier tiers du 18ème siècle, ensuite le logis en 1742.
La Seigneurie de Berzée
Peu de renseignements subsistent sur les premiers seigneurs de Berzée, si ce n’est qu’ils portaient le nom de leurs terres.
Le nom de Berzée se rencontre la 1ère fois dans le Polyptique de Lobbes, sous le roi Lothaire II, sous la forme de « Berezies ». Ce polyptique détaille entre autres les possessions de Lobbes, la cella Aulne avec ses dépendances. L’abbaye de Lobbes regroupait quelques septante villages. Les villages repris dans ce polyptique devaient le jour de la Saint-Marc, le 25 avril, faire offrande à l’abbaye de Lobbes.
Au 12ème siècle, la seigneurie de Berzée relevait de celle de Thy-le-Château et faisait partie du baillage de Bouvignes. Cependant, une charte datée de 1026 révèle que le bourg de Berzée devait son alleu à Oduin, seigneur de Walcourt.
A partir du 15ème siècle, d’illustres maisons dont notamment d’Oultremont, Berlo, Namur, Trazegnies, Montalto prirent successivement possession des terres et du château de Berzée.
Avant la fin de ce siècle, les Berzéens, seigneurs apparentés aux Walcouriens, cèdent certains biens ainsi qu’une partie de la dîme à l’abbaye d’Aulne. Une autre partie de la dîme à l’abbaye du Val-Saint-Georges. Fin du 17ème siècle, le prince de Condé, auquel les villageois refusaient de payer tribut pour leur protection, fit incendier Berzée qui resta alors pratiquement désert pendant plusieurs années.
L’Eglise
L’Edifice date de l’époque gothique et est en moellons calcaires. Selon Daniel Feys, Il se dresse au centre d’un cimetière ceinturé par un mur. Il se compose d’un tour carrée à trois étages, divisé par des cordons larmiers et coiffé d’une flèche octogonale, d’une nef comprenant trois travées sous un seul toit et d’un transept ainsi que d’un chœur à trois pans précédé d’une travée droite. La nef contient le reste d’une intéressante charpente ogivale mais cachée par un plafond moderne.
L’église fut consacrée en 1584 et le clocher fut terminé en 1622. Elle est classée par Arrêté royal du 20 octobre 1947.
Il est vrai de dire que la date de construction de l’église primitive est pratiquement impossible à définir, toutefois en 1243, un document émanent des cartulaires de l’abbaye d’Aulne, nous dit que celle-ci n’était pas tenue de fournir les cloches ni les cordes pour l’église de Berzée à cause du pasteur incapable.(En effet, celui-ci n’avait pas été nommé par l’évéché).
L’Eglise est dédiée à Sainte-Marguerite, fêtée le 20 juillet, dont l’origine est floue.
Une 1ère légende, dont la date est inconnue, rapporte qu’elle fut chassée de chez elle pour s’être convertie au christianisme. Devenue bergère, elle gardait des moutons près d’Antioche lorsque passa le gouverneur Olibrius. Il en tomba amoureux mais s’indigna qu’elle se déclare chrétienne. Il s’irrita et lui fit trancher la tête.
La seconde légende assure qu’avant d’avoir la tête tranchée, Marguerite fut attaquée par le diable, déguisée en dragon, se jeta sur elle et l’avala. Mais d’une petite croix qu’elle portait sur elle, elle lui trancha le ventre, tua la bête.
On sait donc peu de choses de cette martyre. Cependant D. Feys mentionne que Jeanne d’arc aurait affirmé que Sainte Marguerite serait l’une des voix qui lui parlèrent dès sa 13ème année, la guidèrent tout au long de sa mission et l’aidèrent à monter sur le bûcher.
Le culte Notre-Dame de Grâce de Berzée
L’image faisait déjà l’objet d’une vénération à Rome. Ensuite à Vienne et cela depuis 1609, date de sa découverte par le révérend Dominique Ruzzola, père des Carmes. En 1908, les Carmes cédèrent à Berzée, l’image de la Sainte et organisèrent un jubilé en son honneur.
L’année suivante les honneurs lui furent encore rendus. Les pères Carmes concédèrent le culte de Notre-Dame de Grâce à Berzée. Le premier pèlerinage eu lieu le 9 juillet 1911 et a lieu chaque année le 2ème dimanche de juillet.
Pour la petite histoire, et d’après l’ouvrage de D. Feys, voici deux manifestations de la puissance de Marie :
– la fille d’Emile Jacques de Berzée, âgée de 5 ans est à la mort, atteinte d’une double pneumonie et du croup. Déclarée perdue par les médecins, l’image de Notre-Dame de Grâce est placée sur la poitrine de la fillette ; le lendemain, l’enfant se lève, guérie.
– En 1923, atteinte de carie des os et de la maladie de Pott, la petite Rachelle Manpacy de Berzée est dans un état grave. Elle sera confessée et communiée par le curé. Le lundi 7 juillet, la petite est debout. Cette guérison s’est produite instantanément le 6 juillet 1924, au cours d’une neuvaine à Notre-Dame de Grâce.